ROUEN : ORIGINE ET HISTOIRE DE ... LA SAINT ROMAIN

ROUEN : ORIGINE ET HISTOIRE DE ... LA SAINT ROMAIN

Publié le 03/10/2024 dans HISTOIRES FORAINES

ROUEN : ORIGINE ET HISTOIRE DE…

LA SAINT ROMAIN

 

Après avoir joué un rôle important à la cour du roi Clotaire II, le futur Saint Romain devint évêque de Rouen en 626. Et, nous lui devons, entre autres miracles, celui de la… « Gargouille » qui a suscité une grande ferveur populaire.

 

Cette « gargouille » était un monstre qui sévissait dans un marécage proche de Rouen. Devant les ravages qu’il causait, l’évèque décida d’intervenir, mais ne trouva aucun homme assez courageux pour l’accompagner, hormis  un condamné à mort auquel il promit la liberté contre aide et obéissance…

Une fois sur place, s’approchant du monstre avec une croix, Saint Romain qui vit la bête se coucher à ses pieds, ordonna au prisonnier de lui passer son étole autour du cou et de la ramener en ville où on la brûla en public sur le parvis de la cathédrale.

Rouen et ses environs, furent débarrassés du monstre qui les terrorisait. Cela fut, dit-on, l’origine du pèlerinage de la Saint Romain.

 

Un peu d’histoire…

Dès lors, les fidèles y participaient chaque année, au point qu’en 1080, on trouve trace d’une première foire organisée à cette occasion.

Jusqu’en 1785, elle se tint au Champ du Pardon, au-dessus de la place Beauvoisine, avant de s’installer sur la place du Boulingrin et alentour. Elle fut maintenue pendant la Révolution, et changea de nom en 1793 pour devenir la « Foire de la Montagne », avant de retrouver son nom d’origine en 1795.

Vérité oblige aussi à reconnaître que la renommée de la foire dépassait déjà largement les frontières du pays de Caux pour s’étendre à presque toute la Normandie.

 

De plus en plus d’attractions

Au début du dix-neuvième siècle, la Saint Romain présentait encore ses deux facettes, associant  activités commerciales et distractions, mais les attractions prirent peu à peu le pas sur le négoce et le public découvrit alors chaque année toujours plus de divertissements, de spectacles forains et de bonimenteurs.. Parmi eux, le pitre Decousu, natif de Rouen, mais aussi des cirques, des ménageries, des théâtres forains, etc.
Après 1848, les attractions s’installèrent entre la place Beauvoisine et la place du Boulingrin. Elles quittèrent néanmoins le Boulingrin un certain temps avant de s’y réinstaller en 1949, puis quitter à nouveau le lieu, même si dans la mémoire collective, ce haut lieu rouennais reste indissociable de la Saint Romain.

Une foire qui se tenait sur 2 jours en 1080, puis à 9 jours en 1450, et à 15 en 1799 avant d’atteindre 20 jours en 1862 et 6 semaines en 1878 !

Cette foire qui, en 1983, a déménagé sur les quais de Seine, et ouvre chaque année fin octobre demeure l’une des plus grandes foires de l’Hexagone. Une foire qui réunit un public familial, fidèle, enjoué et bon enfant, avec son lot de nouveaux métiers pour séduire les plus exigeants !

 

L’hommage aux forains morts à la guerre

Rouen est aussi, ne l’oublions surtout pas, la ville de France où se dresse le… Monument aux morts des forains morts pour la France, inauguré le 15 novembre 1931.

Œuvre de l’architecte Jean Dahmen d’après une maquette  de Real del Sarte et d’un long combat des syndicats forains de l’époque pour que soit érigé un tel monument en France, ce monument qui représente  un soldat mort emporté sur un char, le tout  encadré par un portique, a été restauré après-guerre par un sculpteur rouennais.

Chaque année, le 11 novembre, pendant la foire, y a lieu une cérémonie en hommage à tous ceux qui ont combattu pour défendre le pays.