I, J, K

ILLUSIONNISTE : il s’agit de l’artiste qui, comme son nom l’indique, pratique l'illusionnisme, c’est-à-dire art de tromper les sens du spectateur par dextérité manuelle ou à l’aide de  truquages ou de matériel conçu à cet effet, notamment pour les « grandes illusions ». Ainsi, au Cirque Pinder, Sophie Edelstein présente un numéro de grandes illusion. D’autres artistes comme Dany Lary, Pierre Switon, Tim Silver et d’autres encore sont des maîtres du genre avec du matériel spécialement conçu pour eux. Beaucoup considèrent Jean-Eugène Robert-Houdin, père de la magie moderne, comme le maître de la grande illusion. De la magie à l’illusion, à moins que ce ne soit le contraire… il n’y a qu’un pas franchi par Maurice Saltano qui a consacré un livre, « Les Magiciens », au monde fantastique de l’illusionnisme.
Synonymes : magiciens, prestidigitateurs    

ITINERAIRE : ce mot désigne le circuit des villes ou des pays effectué par les convois d’un cirque voyageur pour y installer son chapiteau. Toutes les étapes, c’est-à-dire tous les itinéraires mis bout à bout constituent la… tournée

JEUX DU FAR WEST : cette expression regroupe tous les numéros d’adresse avec fouet, lasso, couteaux, pistolet, etc., effectués par des artistes de cirque habillés en cow-boy ou en indien.
Synonyme : jeux indiens

JEUX ICARIENS : dans son livre « Les mots du cirque », Catherine Zavatta rappelle que l’expression «  trouve son origine dans l’île d’Icarie, où se pratiquait l’entraînement des athlètes de l’ancienne Grèce pour les jeux d’Olympie ». Ces jeux, qui auraient été « modernisés » par Richard R. Carliste Risley en 1840, font partie des plus anciennes disciplines du palc et du cirque (dans certains pays, on parle de travail à la Risley). Le principe : un porteur allongé sur le dos lance et reçoit ses partenaires avec les pieds. Il peut aussi faire tournoyer un voltigeur au bout de ses pieds. Les « spécialistes » des jeux icariens appartiennent souvent à une même famille. Témoin, la famille Bouvier dont une carte postale ancienne immortalise la troupe travaillant en palc, et alignée devant l’objectif avec le public en arrière-plan.
Synonyme :  antipodiste

JONGLAGE : il s’agit de l’art de jongler. La « jonglerie » comme disent encore certains... L’exercice consiste à lancer en l’air, rattraper  puis relancer avec adresse, les uns après les autres ou simultanément, des objets aussi divers que des balles, des massues, des chapeaux, des torches enflammées, des cerceaux, etc.

Ainsi que le mentionne Agnès Pierron dans son « Dictionnaire de la langue du cirque », le maître de la discipline est un italien, Enrico Rastelli (1898-1932), dont le numéro durait une demi-heure. Une durée exceptionnellement longue pour un numéro de jonglage !

KING OF LIONS : le « Roi des lions » n’est ni plus ni moins que le surnom donné, par les anglais, aux premiers dompteurs, mettant ainsi en valeur le charisme de celui qui « régnait sur les lions ». Pour les femmes on parlait de « Reines » d ‘ou l’expression « Queens of lions ». Et, en France, à une époque », pour renforcer le travail de leurs dompteurs, certaines enseignes n’hésitaient à ajouter sous le nom de l’artiste « The King of lions » afin de persuader le public que leur dresseur était meilleur que les autres !
Synonyme : dompteur

KING POLE : cette expression signifie… «  le roi des mâts ». Autrement dit le mât central du chapiteau. Un nom donné à celui-ci par les Américains.
Synonyme : Mât central

KIOSQUE : ce mot d’origine turque signifiant « pavillon de jardin » désigne la partie haute et centrale du chapiteau, parfois appelée corniche.
C’est Jules Léotard, qui présentant le premier numéro de trapèze volant au Cirque Napoléon en 1859, a montré qu’on pouvait utiliser cet espace pour des numéros aériens.
Synonyme : corniche

L et M

LEOTARD : certains dictionnaires définissent le mot comme celui du nom donné au… « maillot collant couvrant les jambes et le haut du corps d’une seule pièce, utilisé pour la gymnastique, la danse, etc. ». Vérité oblige à préciser que c’est un Toulousain, Jules Léotard, le premier à voltiger d’un trapèze vers un autre, inventant du même coup le trapèze volant (en 1859, au cirque Napoléon), qui adopta le premier un maillot collant, près du corps, révélant sa musculature tout en le laissant libre de ses mouvements. Un maillot adopté par les trapézistes du monde entier, qui porte  le nom de… « Léotard » !
Synonyme : justaucorps

LION : surnommé le « roi de la jungle », il fait partie des animaux présents dans la cage. De tout temps, les dompteurs ont travaillé avec des lions. Témoin, ceux présents dans les ménageries foraines à l’époque où celles-ci faisaient courir le public des fêtes foraines. L’un des plus célèbres, Brutus, lion appartenant à Jean-Baptiste Pezon célèbre belluaire, servit de modèle au sculpteur Bartholdi pour réaliser le lion de Belfort, dont un exemplaire de travail, à échelle réduite, trône place Denfert Rochereau à Paris. Ce furent souvent des lions de l’Atlas qui firent les beaux jours des ménageries foraines qui, des décennies durant ont sillonné l’Hexagone avant que les Cirques voyageurs ne prennent le relais avec des numéros de fauves.

Pour l’anecdote, François Bidel, un des plus célèbres belluaires du  dix-neuvième siècle fut surnommé par Victor Hugo  « Un lion parmi les lions ».
Synonyme : fauve

LONGE : ce mot, issu du latin « Longus » signifiant long ou étiré est un ruban de chanvre ou de coton qui relie le cheval au maître écuyer. Elle lui permet de faire travailler l’animal à distance, en restant au milieu de la piste. La longe est essentiellement utilisée dans les numéros de haute école où lors des entraînements et répétitions des acrobates équestres.

MAGICIEN : dans son livre consacré aux magiciens, Maurice Saltano, talentueux magicien qui collabora de longues années à L’Inter Forain, écrit : «  La magie est née de l’intelligence. Face à l’étonnant spectacle de la nature – la nuit, le jour, la mort et la naissance-, face aux innombrables mystères qui peuplaient leurs vies et sur lesquels leur intelligence croissante les faisait s’interroger, les premiers hommes n’eurent qu’une réponse : c’est magique ! Ils développaient leur imagination, ils s’élevaient petit à petit au-dessus de l’esprit animal, mais insuffisamment pour pouvoir tout expliquer. Et la magie voyait le jour… ».  Avec, le magicien, un mot qui a désigné un (ou une) artiste se livrant à des numéros de prestidigitation ou d’illusionnisme, la magie étant l’art de tromper le regard du spectateur par dextérité manuelle ou truquage. 
Synonymes : illusionniste, prestidigitateur

MAIN A MAIN : Discipline acrobatique au cours duquel porteur et voltigeur multiplient les figures en se tenant par les mains. Le premier soulevant et portant le second. Cette discipline peut être soit dynamique, soit statique. Dans le premier cas,  le porteur propulse le voltigeur qui peut alors réaliser différents sauts avant de retomber sur les épaules de son partenaire, au sol, ou encore sur les épaules d’un autre porteur. Dans le main à main statique, le porteur et son voltigeur exécutent de manière souvent ralentie des figures de force et d’équilibre  sans déplacement ni propulsion.

MALLE DES INDES : s’il y a autant de façons de réaliser ce tour qu'il y a de magiciens, le principe de base n’en demeure pas moins le même. En principe, l'ouverture secrète de la malle se fait vers l'intérieur. Ce qui évite de se soucier de la longueur de la corde, et la plupart du temps le sac n'est pas sorti du coffre !

Le magicien peut parfois avoir les mains attachées,  par des menottes (truquées) ou une chaîne avec cadenas (également truqué), voire une corde.  C’est un des grands classiques, un incontournable de la magie qui fut également présenté sous le nom de « Metamorphosis ».

O et P

OTARIE : ce mammifère arrivé tardivement au cirque n’en est pas moins un animal très joueur qui fait la joie du public. En jonglant avec des ballons, en applaudissant, ou en équilibre sur ses nageoires frontales. L’un des plus célèbres numéros du genre fut celui d’Armand Guerre assisté de son épouse May. Celui qui présenta son numéro chez Ringling aux Etats Unis, ainsi qu’au Lido ou au luna park de la Porte Maillot à Paris, expliquait que pour gagner l’amitié des otaries, il devait répéter quatre à cinq heures par jour pendant plusieurs mois et leur donner un poisson chaque fois qu’elles réussissaient un exercice ! Il se plaisait également à dire que le dressage des otaries s’approchait de celui des chiens, précisant : « même s’il est deux choses qu’il est inutile de leur enseigner parce qu’elles les savent de naissance : la tenue d’objets en équilibre sur le nez et la jonglerie grâce à l’extraordinaire souplesse de leur cou ». 

Il travailla pendant 22 ans avec Charlot son otarie vedette qu’il remplaça alors par Oscar, première otarie à se tenir debout sur ses nageoires arrière et à marcher sur quelques mètres.
Synonyme : lion de mer

OURS : avec les otaries, les fauves (tigres, lions, etc.) les éléphants, les singes ou les chiens, les ours et plus particulièrement les ours bruns et noirs  font partie des animaux familiers du cirque. A l’origine, ils étaient présentés par des oursariés, des montreurs d’ours, qui allaient de villages en villages, de villes en villes.
L’ours trouva ensuite sa place au cirque dans des numéros de dressage et d’équilibre, particulièrement dans le cirque russe et dans certains établissements d’Europe de l’Est dans des numéros d’équilibre à vélo, de danse ou même de patinage dans certains cirques sur glace.

A signaler que la récompense suprême du festival international de cirque de Moscou est… « L’Ours d’Or ».

PALC, PALQUE : quelle qu’en soit l’orthographe, ce mot, qui vient de l’italien « palco » (loge, estrade), désigne le travail en plein air, sur un tapis, à même le sol, sur la place publique. Les « palqueurs » étaient des briseurs de chaînes, des funambules, des jongleurs, des acrobates, des lutteurs, des cracheurs de feu, des manieurs de fonte, etc.
Synonyme : en placarde.

PARADE : ce mot provient de « parer » signifiant aussi orner, montrer. Avant que le cirque ne se présente au public sous chapiteau, les forains faisaient déjà la parade. Celle-ci se faisait alors sur une estrade à l’entrée d’une ménagerie, d’une baraque ou d’un entresort. De talentueux bonimenteurs firent les beaux jours des parades. Parmi eux : François Bontemps, clown, dit Bilboquet.

Au cirque, la parade fut longtemps assimilée au « tour de ville », long défilé avec des chars, des animaux et les artistes pour annoncer l’arrivée du chapiteau dans la ville et inciter le public à venir assister à la représentation du soir. Les chars Pinder demeurent un bel exemple de ces tours de ville.
Avec la disparition de cette pratique, on parle davantage aujourd’hui de… parade finale, c’est-à-dire le moment où, à la fin du spectacle, tous les artistes, en costumes, drapeau de leur nationalité à la main, viennent saluer le public sur la piste.

PELOTAGE : dans le vocabulaire du dressage, il s’agit ni plus ni moins de la manière de travailler et de présenter les bêtes. Travailler en pelotage signifie travailler en douceur, sans violence, contrairement à certains dresseurs qui travaillent en férocité.
Pour mémoire, Jean-Baptiste Pezon, le grand et non moins talentueux  dompteur forain,  travaillait en pelotage contrairement à François Bidel spécialiste du dressage dit en férocité.

PERE D’ELEVE : avec la multiplication des écoles de cirque, l’expression est tombée en désuétude. Pourtant, elle revêt tout son sens dans la transmission d’un savoir artistique. Notamment lorsqu’il s’agit de disciplines aussi difficiles que celles du cirque.

Autrefois donc, on appelait « père d’élève » l’artiste qui transmettait son savoir, les rudiments de son art à un jeune qui plus tard se produirait sur la piste avec le même numéro. Le mot « père » étant sans doute utilisé dans cette expression pour souligner la transmission du savoir et la rigueur (ou l’exigence) du savoir artistique.
Au développement des écoles de cirques est venu s’ajouter la législation sur le travail des enfants qui a rendu cette expression caduque.
Synonyme : professeur, maître.

PISTE : Ce mot désigne le lieu où évoluent les artistes. Où ils présentent leurs numéros… La piste, circulaire, mesure 13 m, voire 13,50 m de diamètre, et c’est le cheval qui en a déterminé la largeur. En effet, c’est la dimension idéale pour la chambrière du maître écuyer lorsqu’il est installé au milieu de la piste, pour faire évoluer ses chevaux. La piste est généralement entourée d’une bordure d’une quarantaine de centimètres de haut et de large,  appelée… banquette.
Synonyme : arène